Le pas n'a pas été facile à faire, mais l'occasion était très intéressante. Mon homme aimait bien les gens avec qui il travaillait, en particulier son patron de qui il était très proche. Cependant, le travail qu'il accomplissait n'était pas centré sur son intérêt et ses qualifications premières: la programmation d'applications Web. Le fait est aussi qu'il avait des conditions de travail et des avantages sociaux incontestablement généreux au sein de cette grande entreprise qu'est Bell Canada. Avec le temps, on commençait à y devenir très attachés... de sorte que mon homme avait bien peur de devenir comme bon nombre d'employés qu'il croisait: limite blasé, secrètement malheureux, mais suffisament confiant de se rafler une belle retraite en étant tenace.
Y ayant mis les pieds peu de temps avant les coupures, en près de 2 ans, mon homme en a tout de même subît de toutes les couleurs: gel salarial, participation au transfert d'emplois en Inde, stress cyclique que son poste soit coupé ou exporté, etc. Ce combo plutôt négatif a fait en sorte qu'on a toujours gardé une copie de son curriculum à jour et qu'il a gardé l'oeil ouvert sur les offres d'emploi dans son crédo.
On avait distribué plusieurs copies du dit curriculum à des offres ciblées, mais aucun appel. Jusqu'à tout récemment! Conditions très similaires, 2 coins de rues plus au sud, dans une équipe jeune et très prometteuse avec pas un, mais des projets Web... chez Videotron (l'empire du mal comme on dit en riant ici). Mais cette fois, mon homme était prêt à négocier serré, l'idée n'étant pas de changer "4 trente sous pour une piastre" comme il le dit si bien! Sa liste de question était longue et plusieurs très pointues sur ses tâches, l'avenir de celles-ci, les visées de l'équipe de travail, ses membres, etc. Tout le long du processus, il m'a épaté par son rationnalisme et son désir d'améliorer son sort et celui de notre petite famille. Chacune de ses questions ont trouvées une réponse dès plus satisfaisante, ce qui fait que le cordon Bell a été coupé hier.
Curieusement, certains collègues sont si contents pour lui et épatés qu'ils lui donnent presque copie de leur propre CV... J'en viens à croire que mon homme avait raison, les gens depuis longtemps chez Bell ont vraiment peur de quitter, pratiquement comme des prisoniers, on jurerait qu'ils font "leur temps en dedans". Les années passes, les avantages financiers demeurent, mais le reste s'effrite tranquillement, de sorte qu'après un certain temps, on se sent pris au piège... je suppose.
Je supporte vraiment mon homme dans ces réflexions à propos du travail. Après tout, il passe pratiquement autant de temps avec ses collègues qu'avec nous, sa petite famille. En plus, si sa vie professionnelle n'est pas saine ou satisfaisante pour lui, (pire s'il ne s'ouvre pas sur le sujet), c'est le climat familial complet qui en paie le prix. Un homme heureux, ça engendre nécessairement une femme et des enfants heureux!
Alors vive le changement et souhaitons que celui-ci s'avère aussi prometteur et heureux qu'il nous le parraît!
Bon changement de cap pour ton homme. Ils vont surement lui envoyer des tite-cartes une fois semaine pour lui dire qu'il était leur meilleur employé, ah non, c'est avec les anciens clients qu'ils s'acharnent.
Je suis persuadée qui fait un changement pour le mieux et que vous y trouverez que du positif!
Haha, n'empêche que son patron serait bien capable de faire des belles tites cartes version employé... il trouve ça vraiment hard le pauvre :( C'est un gars proche de ses émotions, alors heureusement que mon homme a une méga carapace en matière de chantage émotif!
J'ai bien hâte aussi de voir comment ça va se passer ce changement de cap! L'avenir nous le dira!
D'ici là, planif vacances express!