mai
29
C'est pas super joyeux ce qui suit, alors si vous avez pas le moral non plus, je vous suggère fortement de lire autre chose.Ça fait depuis décembre 2008 que mon homme et moi tentons de concevoir. Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais eu de difficulté à tomber enceinte. Janvier première fausse couche. On comprend, c'est la vie, la nature est ainsi faite. S'en suit tout de même une petite période de doute en février. On en a profité pour donner à mon corps une petite pause, nous disant qu'il n'était peut-être pas prêt.
Le désir étant fort et toujours là, on s'y remet quand même rapidement. En avril, seconde fausse couche... Un peu plus difficile cette fois, mais encore là, on se dit que c'est mieux comme ça que d'avoir un enfant en mauvaise santé, que forcément, la prochaine fois, c'est la bonne. Entre temps, j'apprends que suite à une fausse couche, il n'est pas rare d'avoir des ovulations multiples et que plusieurs connaissances ont de leurs enfants qui sont justement issus de ces ovulations. Alors, n'écoutant que notre désir d'agrandir notre petite famille, on garde le cap et le moral.
Sauf qu'aujourd'hui, ça ne va plus. Troisième fausse couche... Jusqu'à ce midi, j'avais espoir, ce n'était que de minuscules gouttes rouges... j'ai voulu mettre les chances de notre côté, je suis restée étendue pendant la sieste des enfants... Mais à mon levé, déluge, caillots, crampes de la mort... Aurevoir les espoirs.
Je me sens... abattue et assaillie par le doute... Est-ce qu'on essaie de me dire qu'un 3e c'est trop pour nous? Que j'ai déjà eu suffisament de chance? Que je veux trop? Que mon corps ne suit pas? Qu'il es trop tôt?
J'ai deux écoles de pensée qui s'affrontent violemment dans ma caboche: celle qui me dit que rien n'arrive pour rien et l'autre qui me dit qu'on obtient rien sans effort... À travers ça, mon coeur de maman qui me souffle "y a pas de mal à souhaiter plusieurs cocos à aimer, voyons dont, ressaisie toi"...
Je n'aurais jamais imaginé que ça puisse être aussi difficile après tout ce qu'on a déjà vécu de juste tenter de tomber enceinte à nouveau...
Je comprends maintenant un peu les pauvres couples qui tentent pendant des années d'avoir des enfants, qui cumulent difficilement les échecs, qui tentent de leur mieux de continuer d'espérer... Oh que ce doit être terrible...
Égoïstement, je me dis que pour un premier, on trouve la force... Pour les autres, on trouve ça où? À partir de quand on se résigne?
Dire qu'on magasinait les véhicules "grosse famille" demain... Ça ne me dit rien qui vaille maintenant... On va laisser tomber un peu de poussière j'imagine, c'est sans doute ce qui doit être le mieux à faire. Ça et mettre de côté tout ce qui ressemble à une "attente"... sauf que quand ça se passe en nous, dans notre corps, qu'on sait le reconnaître, qu'on le sens, qu'on l'a déjà vécu et savouré, c'est pas possible à nier!!! Non?
J'aurais vraiment préféré un titre "Grosse bédaine en devenir"... Je me souhaite quand même de pouvoir nommé un billet ainsi un beau jour... Ainsi soit-il?!